Les Généraux pour la Paix

j’ai fait la connaissance d’un militaire qui militait pour la Paix : Michael Harbottle. En septembre 1989, je reçois cette lettre : Centre Londonien Pour l’Elaboration Internationale de la Paix "Cher Philippe Champagne, «Merci pour votre lettre que j’ai reçue à mon retour de Pologne, la semaine dernière. «Vous trouverez ci-joint un imprimé concernant le travail que nous faisons au Centre, et le travail des Généraux pour la Paix et le Désarmement.» «J’espère que cela pourra vous aider à comprendre les sortes d’initiatives dans lesquelles nous sommes engagés, et au cas où vous viendriez dans notre pays, nous serions enchanté si vous passiez à notre bureau pour discuter de nos intérêts mutuels. » «Sincèrement vôtre», Michael Harbottle Généraux pour la Paix et le désarmement Nous sommes un petit groupe d’officiers supérieurs retraités des pays de l’OTAN qui mettent en cause la sagesse des stratégies de défensecourante de l’OTAN dans leur dépendance avec la dissuasion nucléaire. Ceci n’est pas un paradoxe, mais une réaction logique de notre expérience de la guerre et d’une vie passée au service de l’armée. Qui connaît mieux qu’un Général les horreurs de la guerre et les destructions qu’elle cause ? Qui comprend mieux qu’un Général la menace que représente l’arme nucléaire pour la survie de l’espèce humaine ? Qui est à même de juger que les armes nucléaires n’ont aucun rapport avec les stratégies ou tactiques militaires ? Certains membres de notre groupe se sont retirés de leur fonction lorsqu’ils se sont trouvés dans une position où ils pouvaient être impliqués dans l’application d’ordres admettant l’emploi d’armes nucléaires. D’autres ont été persuadés des conclusions présentes depuis leur mise à la retraite. Dans l’un des cas, l’expérience du maintient de la Paix pratiqué par un tiers, comme cela est pratiqué par les Nations Unies, fut un point décisif dans cette prise de position. Généraux pour la Paix et le désarmement Ce groupe de travail se réunit périodiquement pour analyser de façon positive et pratique la politique courante et les décisions militaires concernant le contrôle des armes et le désarmement. Depuis sa création en 1981, le groupe a préparé une série de mémoires ayant trait à la sécurité Européenne et aux relations Est/Ouest, à l’élaboration des secrets militaires, à la politique de défense nucléaire de l’OTAN, et au déploiement des missiles Cruise et Pershing. Ces mémoires ont circulé à la conférence de Madrid sur la sécurité Européenne et la Coopération (1981) ; aux ministères de la défense et des affaires étrangères de l’OTAN (1981) ; à toutes les Délégations des Sessions Spéciales de l’ONU consacrées au désarmement (1982) ; aux chefs d’états et de gouvernement des pays de l’OTAN et du Pacte de Varsovie. En 1983 a été publié un ouvrage : «Réponses à 10 Questions», qui traite de la situation des missiles Pershing et Cruise en Europe, en 1984 «La course aux armements pour Armaguedon» Et, en 1988, un livre écrit et publié conjointement par des anciens Généraux du Pacte de Varsovie et de l’OTAN : «Les concepts de la sécurité Européenne : son Essence et ses Fondements» En Mai 1984 à Vienne, a eu lieu une première rencontre des Généraux pour la Paix et le désarmement avec un groupe similaire de Généraux du Pacte de Varsovie, retraités. Cette initiative sans précédent fut suivie d’autres rencontres sur une base annuelle, résultant d’un travail relationnel de coopération et de compréhension basé sur une expérience professionnelle commune. Depuis 1987 notre ligne de réflexion s’est axée sur la nécessité de nouveaux concepts de sécurité dans le but de remplacer la confrontation par la co-opération. Généraux pour la Paix et le désarmement sont maintenant engagés dans un programme mondial pour encourager les Officiers Supérieurs Retraités des autres régions du monde à suivre l’exemple des Généraux Européens, à travailler ensemble à résoudre les conflits régionaux et à se joindre en une association globale avec les autres groupes régionaux pour l’étude des initiatives d’amélioration de la sécurité mondiale. Généraux pour la Paix et le désarmement ne sont ni une campagne, ni une organisation. Ils représentent un forum d’opinion. Leurs fonds proviennent de dons individuels et de la vente de leurs ouvrages. J’ajoute ici, en mémoire de cet homme d’exception, un hommage à son humanisme écrit peu après sa mort  Michael Harbottle, 80 ans, co-fondateur de Generals for Peace and Disarmament et du Centre for International Peacebuilding, à Chipping Norton, au Royaume-Uni, est décédé subitement ce 30 avril. Michael, diplômé de Sandhurst, a été officier de régiment, commandant de bataillon, commandant de la sécurité à Aden et chef d’état-major des forces des Nations Unies à Chypre. En 1968, après avoir servi à l’ONU, il démissionne de l’armée et consacre sa vie au maintien de la Paix, au rétablissement de la paix et à la consolidation de la Paix, le continuum des activités menant à la résolution permanente des différends. Il est l’auteur de plusieurs livres et manuels influents sur les opérations de terrain de l’ONU. Michael a été blessé en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1980, pendant la reprise de la guerre froide entre Reagan et Thatcher, son opposition aux armes nucléaires de l’OTAN a suscité des critiques publiques. Ses efforts fructueux pour promouvoir la confiance et l’intérêt commun parmi les généraux et les amiraux retraités de l’OTAN et de l’Organisation du Traité de Varsovie ont contribué à mettre fin à la guerre froide en Europe, mais l’ont rendu encore plus vulnérable à la diffamation. Énergique jusqu’à la fin, Michael dictait un autre livre au moment de son attaque. Il laisse dans le deuil son épouse, Eirwen, une collègue dévouée et un esprit émouvant derrière Peace Child International. Son travail se poursuit à travers elle et les nombreuses personnes qu’il a dirigées et inspirées. Gen. Leonard V. Johnson Generals for Peace