L'habitude, bien sûr, c'est de considérer le haut côté tête, et le bas côté pieds.
Dans la position debout ordinaire, celle que tout un chacun utilise couramment pour se lever, se déplacer. Normal quoi.
Et puis le ciel c'est le haut, et la terre, c'est le bas. Rien de nouveau sous le soleil. Pas compliqué du tout. Pas compliqué, mais alors pas du tout.
Bon. Quand même, sur la mer, on voit que le ciel, tout en haut, il descend jusqu'en bas. En bas, c'est la mer, mais c'est toujours la terre.
Allez, on fait un dessin de tout ce petit monde. Voilà. Une carte du monde. Mais le monde c'est une sphère. La question est de savoir quel est le haut d'une sphère. Une sphère ça n'a pas de haut et de bas. Pourtant on a bien vu que le bas, c'est la surface du sol, et le haut c'est le ciel.
Donc il doit y avoir un sens.
L'ennui c'est qu'un dessin c'est en deux dimensions, alors qu'on veut exprimer quelque chose qui en a trois...
Imaginons qu'on dessine notre sphère en trois dimensions : une belle mappemonde. Et on lui crée même son axe de rotation, et on la fait tourner.
Pourtant il reste une question en l'air : c'est quoi cette habitude de mettre le nord en haut et le sud en bas ? Pourquoi pas l'inverse, et pourquoi doit-on choisir soit l'un soit l'autre ?
La sphère, on l'a bien vu, n'a ni haut ni bas. Si ce n'est que tout ce qui s'éloigne de son centre peut être assimilé à la direction du haut, et tout ce quoi s'en rapproche, à la direction du bas.
C'est donc notre façon de représenter qui cloche.
Bon, ok, mais où est-ce que ça cloche ?
Si ça cloche, c'est une question de centre de repère. La sphère a cette particularité de contenir un centre vers lequel tout converge. Attention ! Tout y aboutit, y compris nous, y compris moi et mes pensées de vouloir dessiner un plan, de me figurer la sphère hors de son contexte qui est elle-même.
Une sphère n'est pas un objet quelconque, comme on peut s'imaginer en mathématique soit un objet quelconque de centre C... Pas du tout ! Cet objet fait déjà partie de la sphère originelle et par ce fait, il est déjà orienté en haut et bas puisqu'il prend naissance quelque part à la surface de la planète.
Je suis donc conduit à me repenser en tant qu'être pensant qui prétendait détenir la référence absolue en lui. Je suis dépendant d'un haut et d'un bas, et les deux me maintiennent dans une étroite dépendance qui m'empêche l'accès à la représentation juste du monde qui m'entoure. C'est vrai : si je dessine la terre, je l'oriente soit en haut soit en bas, mais je la dépossède de son état de sphère qui est multidirectionnel.
Pourtant, la nature m'a doté de deux sphères pour voir. Il doit exister la possibilité d'ajuster mes yeux avec le reste du monde pour obtenir une image juste de la réalité...
A y regarder de plus près, c'est vrai. Mes yeux sont sphériques et ramènent à mon cerveau une image que je crois plane. Mais la perspective est bien là. Tout ce qui est loin est petit, voire minuscule, et tout ce qui est près est grand voire énorme. J'ai ainsi ma propre vision sphérique. Limitée à ma personne. Ma personne avec son haut et son bas. Voilà ce qui clochait, tout à l'heure. Mes yeux rassemblent au centre de moi-même ce qui est autour de moi. Et chaque système sphérique agit de même. Avec la petite différence entre la planète et moi : elle se suffit à elle même alors que moi, j'ai besoin de la verticalité pour exister. Du coup j'affecte à tout ce que j'observe une verticalité.
La mienne, avec son haut et son bas, tragiquement seule, alors que la sphère planétaire possède autant de verticales que de grains de sables dans la mer.
Je sais, il y a l'axe des pôles. Rassurant dans un sens mais n'allons pas nous y tromper : rien à voir avec ma verticalité. La preuve : le nord, c'est le haut ou le bas ?
Tout cela pour en venir au fait que la conscience d'exister ne coïncide pas exactement ni obligatoirement avec la réalité 'sphérique' de notre réalité globale. Il y a comme un décalage, un parallaxe insidieux qui, s'il n'est pas pris en considération, fausse de façon remarquable les raisonnements humains.
La géométrie Euclidienne a sa lourde part de responsabilités dans cette affaire. Et les partisans de l'hypothèse antique de la terre plate...
L'éducation qui propage encore de nos jours ces tentatives sommaires d'explication du réel le fait-elle en conscience ? Qui parle de conscience verticale ou de conscience sphérique ?
Est-ce si difficile à comprendre ? Une simple fleur réagit à la conscience sphérique de l'univers. Chaque organisme vivant également.
Merci Dan, c'est ainsi que je conçois la vie...
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