Tout ce que fait le pouvoir de l'Univers se fait dans un cercle. Le ciel est rond et j'ai entendu dire que la terre est ronde comme une balle et que toutes les étoiles le sont aussi. Les oiseaux font leur nid en cercle parce qu'ils ont la même religion que nous. Le soleil s'élève et redescend dans un cercle, la lune fait de même, et tous deux sont rond. Hehaka Sapa
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dimanche 24 janvier 2016

La Nuit


Depuis que notre petite planète bleue court autour de son étoile favorite avec ardeur et précision, un cône d'ombre la suit, perpétuel repère de stabilité.

La nuit est unique, autant que la terre est unique. 


Mais la terre dans sa danse entraîne les vivants à parcourir l'espace. Elle leur fait voir le jour, elle leur fait voir la nuit.


Les humains sont les seuls vivants qui ne se contentent pas de se laisser ainsi bercer. 


Ils ont décidé de compter, histoire de vérifier si la terre était fiable. 


On ne sait jamais.


Ils ont compté des jours, ils ont compté des nuits,
ignorant qu'une seule lumière inonde l'espace,
ignorant que la nuit est là juste pour les faire sombrer dans le sommeil.


Une ombre ne se nombre pas. 


C'est pourtant ce qu'ils ont fait durant des siècles. 
Et la nuit, bienveillante, a toujours pris soin d'eux.


L'ombre de la terre a toujours su ramener chaque être à sa nature profonde. 


A chaque tour du globe le fier humain se couche, s'abandonne à la nuit, 
oubliant même le pourquoi de sa stature verticale. 


Et le voilà revenu au stade primitif de la conscience. 


L'humain qui dort se laisse imprégner par les mystères  les plus profonds. 


Il laisse s'opérer en lui les changements nécessaires pour ré-affronter la lumière à son prochain passage.

La naïveté de l'humain est un phénomène rassurant.

Autant le jour il peut se croire fort, utile et puissant, autant la nuit, dans son sommeil il laisse toutes ses croyances pour se vouer à la seule nature qui le compose. 


Et c'est cette nature qui alors reprend le contrôle de l'individu, procède à la remise en état de ce qui a été provisoirement déconnecté du tout pendant le jour.

Laisse-toi faire, homme naïf, par la nuit, la seule nuit qui n'a jamais fait autre chose que de révéler ce 'pourquoi' dont elle est faite.


 Mais l'homme s'en fiche, il ne veut pas se laisser faire. 


Il veut connaître la nuit comme il croit connaître le jour. 


Il décide, il observe, il cherche à comprendre, il décide encore...

Il met ainsi en place un tel système de décryptage de la nuit que même les heures de jour ne suffisent plus à réunir ce qu'il croit avoir compris. 


Et il en est fier. 


Son système de croyances est devenu un monstre qui ne laisse plus la place à la nuit. 
Il se croit maître du temps. 
Il n'a pas encore compris que le temps n'existe que dans sa propre tête.


La nuit n'a pas de temps, elle est ombre qui protège les vivants.


Elle règne dans l'espace...

Car la planète la prive de cette lumière qui inonde tout ce qui existe...
Depuis la nuit des temps...

samedi 30 juillet 2011

Et le soleil dans tout çà...


Samedi 30 juillet 2011, Soubès


Je n'avais quasiment pas écrit depuis « le haut et le bas ». C'était une étape importante qui m'avait permis de poser des bases de réflexion. Pourtant l'envie d'écrire ne m'avait pas quitté et je me suis souvent surpris à penser à le faire, mais sans plus. Et puis tout récemment j'ai voulu ce blog pour poser la suite.

Voici bientôt trois ans, j'ai lu un article sur le sungazing (en français : le « regardage du soleil »). C'était le récit d'une expérience dans un numéro de biocontact consacré à la lumière.

Pour résumer, le sungazing est une vieille technique ayurvédique redécouverte par un indien qui a pu en constater les effets sur lui-même avant de la faire connaître comme moyen de développement personnel.

21 Septembre 2008 : je regarde le soleil se lever pendant 10 secondes. C'est frustrant.
Chaque jour, j'augmente le temps de 10 secondes.
Les jours passent et rétrécissent, je dois changer de lieu d'observation car l'horizon autour de chez moi est rempli d'obstacles et l'observation ne peut se faire que pendant la première heure, c'est à dire avant l'arrivée des rayons ultra-violets.
L'hiver arrive et le temps augmentant, je dois me couvrir. Je laisse de côté le conseil de rester pieds nus, ne vivant pas sous les tropiques. Par contre j'amène toujours une bouteille d'eau en verre que j'ai pris soin de remplir d'eau de source et de laisser au soleil plusieurs heures avant de la boire. L'oeil est un muscle qui a besoin de s'hydrater lorsqu'on le sollicite. Et le soleil en direct sollicite...

Plus le temps avance, et plus il me faut du temps après chaque scéance pour retrouver la neutralité rétinienne. Le phosphène dû au soleil est très puissant et laisse de magnifiques couleurs qu'il faut apprendre à « digérer ». D'ou cette précaution de progresser prudemment de 10 secondes en 10 secondes. Je constaterai plus tard que ce temps de nettoyage rétinien diminue, en fait lorsque j'ai dépassé une vingtaine de minutes. Il est à l'heure où j'écris de quelques secondes.

Avec le printemps, je sors mon violon. Un excellent moment, seul avec la nature, les yeux dans les yeux avec l'astre responsable de mon existence. Il me faudra un an et demi pour atteindre les 44 minutes, temps maximum conseillé avec lequel la glande pinéale est rechargée.

Lorsque j'en étais à une dizaine de minutes, un ami médecin reconverti dans le vin pensait que j'allais perdre la vue. Il m'a fait rire. Jamais je n'aurais imaginé que l'oeil humain pouvait rester dix minutes à fixer le soleil, pourtant c'était bien là ma réalité quotidienne, mais lui avec sa médecine, il avait la certitude que c'était impossible. Le matin de juin 2010 où je réalise 44 minutes , je lui fais un message en lui commandant pour le soir même une caisse de son vin !

Toutes ces heures passées à engranger la lumière , à méditer, à jouer m'ont insensiblement changé. Par exemple, je ne crains plus la lumière des phares quand je roule la nuit. Mais le principal effet concerne mon temps de sommeil : je dors nettement moins( 7 à 8 heures autrefois, maintenant 4 à 6 heures me reposent amplement) et ceci est lié à l'évolution de ma glande pinéale.

Je parlais un soir avec un ami de sungazing et il me demande si j'ai consulté un ophtalmo par acquis de conscience, je lui dis que non, mais pourquoi pas. Le même soir je me retrouve assis à table avec comme voisin un anglais ophtalmologue. Je lui explique le sungazing. Il me croit, mais il n'en revient pas. A ce jour, je n'ai toujours pas consulté d'ophtalmo.

Par contre, je lis tout ce que je trouve sur la glande pinéale.


mercredi 27 juillet 2011

Germer





Ma conclusion en ce qui concernait la droite me semble tout à fait manquer de tact. C'est vrai : tout un laïus à propos de simples concepts géométriques, et puis voilà que, tel un cheveu sur la soupe, arrive une phrase carrément hors sujet, sans aucune explication.

Mais c'est comme ça !

Les mots n'ont pas toujours la sagesse qu'on croit et il leur arrive parfois de nous jouer des tours. Les langages sont des espaces virtuels dans lesquels notre conscience cherche depuis le début des temps à exprimer ce qu'elle comprend du réel. Si je dis «le monde réel», je cherche à exprimer la partie réelle du monde, si je dis «le monde virtuel», je parle d'autre chose que du réel, mais mes deux paroles sont virtuelles. Il reste que le virtuel de mes paroles ne l'est qu'au niveau du sens , car si je parle, je fais réellement vibrer l'air qui m'entoure et ceux qui m'écoutent réalisent ce que j'exprime par le mode vibratoire le plus simple qui soit : l'air en mouvement. Si au lieu de le dire je l'écris, l'impact sera différent mais il existera car le sens des mots percute l'oeil et l'esprit de celui qui les comprend et produit presque le même effet quoique l'espace vibratoire utilisé ne soit pas le même.

- Quel est alors l'espace utilisé ? (se dit alors le lecteur étonné) L'espace lumineux. Les mots sont lisibles grâce à la lumière. Allez lire sans lumière et vous verrez la différence.

J'ai donc écrit : 'tout est vibration'.

Le tout, c'est quoi au juste ? J'ai montré comment notre support planétaire accomplissait l'année à la vitesse moyenne de 109.000 km/h, sans même faire de halte au nouvel an...

On connaît le simple mouvement diurne qui nous permet de dormir la nuit et de bâtir le jour, nous, les maçons.

Le soleil doit certainement accomplir son propre cycle dans la galaxie autour d'un point qui lui aussi évolue en spirale sans nous demander notre avis. C'est comme ça !

Et ses rayons (longs de 153 millions de kilomètres) nous parviennent en quelque minutes de notre temps puisque naviguant à la vitesse de la lumière, et que même à cette vitesse, il faut un certain temps pour franchir une certaine distance.

Ce décalage me permet de constater en passant que l'image que j'ai du soleil a en permanence sept minutes de retard. Peu de choses, mais à y réfléchir, c'est un phénomène qui peut étonner. Je reviens au bon vieux sol de notre planète. Que fait il de cette lumière qui lui parvient jour après jour, comme un bombardement très particulier ?

Notre bon vieux sol s'est équipé de longue date de ce que nous nommons la végétation. Cette végétation qu'on laisse au loin de nos cités végéter sans état d'âme est le principal élément de la vie. On en parle en disant : «la nature», excluant de ce fait notre personne physique du contexte naturel, excluant aussi par le fait même tout ce que l'humain a réalisé et qui n'est donc pas naturel

Sans cet élément, pas d'oxygène, mais aussi pas de nourriture aux herbivores, donc pas d'herbivores, et par voie de conséquence, pas non plus de carnivores. Le désert, quoi. Car le premier rôle de la végétation est d'utiliser la lumière pour exister.

Et comment ?

Par la photosynthèse, évidemment.

Et nantis de cette réponse (que le dictionnaire décrit mieux que moi, ou tout bon ouvrage sur le sujet) nous pensons avoir compris le comment de la question...

Troublante erreur !

Si tout le monde est d'accord pour dire que c'est par la photosynthèse que la plante verdit et existe, personne ne dit comment il se fait que des particules solaires lancées à la vitesse de la lumière peuvent se trouver freinées par de simples feuilles toutes fragiles et se transformer en matière vivante comestible.

Dans chaque phénomène de digestion réside un secret. Celui-ci est le premier de tous : ni les animaux ni les hommes ne transforment la lumière. C'est le rôle du règne végétal.

Absorbant le spectre lumineux, il en rejette la couleur verte, seule fréquence indigeste, peut-être, en tout cas c'est par sa présence que nous constatons que les plantes vivent, croissent et se multiplient.

Rejetant la couleur verte, la feuille digère les autres fréquences (les visibles et le reste) et fabrique en étroite collaboration avec le sol humide toute la structure qui lui permet : de survivre à la nuit, de survivre au vent, de survivre à la sécheresse, de survivre à l'hiver, de survivre aux animaux affamés, et peut-être plus encore : survivre à l'homme.

Survivre à la nuit.

L'arbre inscrit en son tronc tout ce qu'il reçoit. L'examen d'un tronc coupé nous donne l'image de ce qu'il était à chaque moment de sa vie. Il consigne, tel un disque dur d'ordinateur chaque événement. On nous a enseigné à retrouver son âge en comptant les cernes concentriques de puis le coeur jusqu'à l'écorce.

Il va de soi qu'en hiver, démuni de ses feuilles, il ne fabrique presque rien, et le ralentissement de la sève y est bien visible, alors que le printemps et l'été est marqué par une forte croissance.

C'est cette différence entre l'hiver et l'été qui permet de compter les années, et même de retrouver quelles ont été les années sèches et les années humides...

Et sur certaines espèces à la pousse rapide, on distingue les cernes intermédiaires qui correspondent à la lune. Certains frênes des bords de rivière donnent ce renseignement : des faisceaux intermédiaires apparaissent entre les grands faisceaux annuels. Et ainsi de suite : chaque jour nouveau imprime à la sève un élan nouveau qui se matérialise par un peu plus de bois élaboré. Absorbant pour cela le gaz carbonique de l'air et rejetant de l'oxygène neuf.

Et chaque nuit, l'arbre inverse son cycle gazeux : il absorbe l'oxygène au lieu de le produire, et il produit du gaz carbonique au lieu de le consommer. Pourquoi : parce qu'il n'y a plus de lumière, qu'une certaine force vibrante n'opère plus.


Survivre au vent.

Mais reprenons vers le début de l'arbre. Il est tout jeune, fraîchement sorti de terre, agrippé par ses quelques radicelles à un sol plein de ressources, brandissant fièrement ses deux premières feuilles vertes. Et voilà que le vent se met à souffler.
Les arbres réagissent tous au vent en fonction de leur taille : les petits se plient et tremblent en retour, les grands se plient et bougent avec lenteur. Mais ce qui se passe dans la partie visible n'est que le résultat de ce que les racines transmettent au tronc : le vent fait levier sur le tronc et les feuilles, tendant à arracher les racines qui se retrouvent à soulever les cailloux sous les quelles elles se sont engagées. Le petit arbre soulève de tous petits cailloux, et le grand arbre soulève de gros cailloux.

Ainsi se fait le chemin des racines vers les profondeurs. Sans vent, les racines resteraient en surface. C'est le cas des arbres venus en plantation serrée : si la lisière vient à manquer, ils tombent à la moindre tempête. L'arbre isolé a subi le vent de toutes les directions et son réseau racinaire est puissant et profond dans toutes les directions.

Survivre à la sécheresse

Les racines recherchent la fraîcheur humide du sol. La force donnée par le vent permet de frayer le chemin au milieu des obstacles. Petit à petit ce travail souterrain établit un microcosme composé des racines et de tout un réseau annexe qui a pour but de rendre le sous sol spongieux.

C'est donc la présence de l'arbre qui permet au sol de devenir un réservoir d'eau qui fonctionne à la manière d'une éponge : une fois gavé d'eau, il suinte et donne naissance à des sources.

En fonction de l'étendue du manteau forestier, les sources sont nombreuses et ont un débit régulier.

Lorsque des arbres sont coupés, ce microcosme disparaît et il ne reste que le sol minéral qui ne peut pas retenir l'eau de la pluie : les sources disparaissent et ainsi commence un désert.

Survivre c'est vivre.

Quoi qu'il en soit, l'arbre vit. Il utilise tout pour être : le vent, la pluie, le sol, la lumière, l'air. Et il se façonne la possibilité de se pérenniser en générant sa propre semence.
Les étapes à passer pour y parvenir sont lentes. Du stade de la graine fraîche à celui de l'arbre adulte, les animaux s'en nourrissent, de la fourmi aux oiseaux et de l'écureuil aux grands ruminants

Certaines espèces mettent vingt ans pour devenir productifs à leur tour.

La surabondance «sait» l'appétit naturel des prédateurs et prévoit d'énormes quantités qui peuvent mener à terme le but ultime de la reproduction.

L'élaboration de la semence commence par la floraison. Il s'agit d'utiliser le patrimoine génétique du sujet pour l'offrir à la collectivité. En retour, le sujet accepte une partie du patrimoine d'autres sujets de cette collectivité. Cet échange, principalement mené par les insectes, mais aussi par le vent et l'air s'opère dans le secret des saveurs et des parfums.

La fleur est l'ultime prestation de la plante. Sa forme et ses couleurs témoignent de la nature profondément subtile de la vie. A la fois aboutissement et préambule, la fleur est la partie visible de l'harmonie interne.

Chaque plante possède sa propre façon de transformer la lumière qu'elle reçoit. Tout au long du processus de croissance, cette transformation s'opère de façon interne. Puis vient la floraison pendant laquelle la plante manifeste ouvertement ce qu'elle ressent en présence de lumière. Elle le fait en exprimant formellement la vibration qui l'anime. La forme de la fleur n'exprime cependant pas seulement la nature vibratoire en jeu dans le processus de vie de la plante, mais aussi une joie, à la façon dansante dont cette forme se révèle, toute en courbes gracieuses.

L'homme a vu dans la floraison l'expression féminine de la vie. Curieuse méprise puisque le rôle d'une fleur est de produire la semence. Mais alors où est situé ce principe féminin ? Lorsque la graine est prête, c'est le sol qui l'accueille et c'est sur ce sol que va s'effectuer la germination.

Le sol, l'humus, la terre, des mots pour désigner le lieu de la transformation par excellence : c'est ici qu'est retenue l'eau qui va permettre à la graine de redevenir plante.

Et c'est ici que tout se joue : ici réside le mystère de la vie. La germination est un secret. Une rencontre entre un potentiel vivant et l'eau. Chacun de nous a fait cette expérience avec quelques graines et du coton imbibé d'eau.

La germination c'est aussi simple que ça.

Mais que fait réellement l'eau ? Quel signal le germe attend-t'il pour entrer en action ?