Tout ce que fait le pouvoir de l'Univers se fait dans un cercle. Le ciel est rond et j'ai entendu dire que la terre est ronde comme une balle et que toutes les étoiles le sont aussi. Les oiseaux font leur nid en cercle parce qu'ils ont la même religion que nous. Le soleil s'élève et redescend dans un cercle, la lune fait de même, et tous deux sont rond. Hehaka Sapa
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vendredi 18 novembre 2022

Anthony Brooke, un artisan de Paix

 

 Le travail de Peace Through Unity a commencé en 1946 lorsque Anthony Brooke, Rajah Muda de Sarawak, a été appelé à aider les peuples autochtones du Sarawak à défendre leurs droits contre la puissance de l’Empire britannique. Pendant 5 ans, il a mené une lutte non-violente conformément aux principes de la Charte des Nations Unies, et a trouvé la vocation qui le définirait pour les 64 prochaines années.

 Au début de l’an 2000, Peace through Unity a lancé un projet de sculpture sur la culture de la paix dans la ville de Wanganui en Nouvelle-Zélande.
 

La dynastie Brooke, connue sous le nom de « White Rajas », a gouverné le Sarawak en tant qu’État souverain indépendant de 1841 à 1946, lorsqu’elle est devenue une colonie britannique. Depuis 1963, elle fait partie de la Fédération de Malaisie. Le Sarawak était à l’origine une province de Bornéo. En 1841, le sultan l’avait cédé à James Brooke en reconnaissance de son aide dans la gestion d’une rébellion locale.

Anthony Brooke a été nommé Rajah Muda de Sarawak le 25 août 1937. Après la Seconde Guerre mondiale, Anthony a entrepris une campagne de cinq ans avec le soutien de divers groupes locaux de Sarawak contre l’annexion de Sarawak en tant que colonie britannique en 1946.

  Anthony Brooke vécut pendant diverses périodes à Londres, dans le Sussex et dans la communauté Findhorn en Écosse. En 1982, il épouse une militante de la paix : Brigitte (Gita) Keller (née en 1931 à Copenhague du révérend Paul H. Lange), qui fonde l’Opération Paix par l’Unité (OPTU) en Suède en 1975. 

De 1987 jusqu’à la mort de Brooke en 2011, ils ont vécu ensemble à Wanganui, en Nouvelle-Zélande. Brooke était  voyageur et conférencier, très actif à faire connaître les mouvements pour la paix et la compréhension universelle. 

 

 

 

En 2001, avec l’aide de la Galerie d’art régionale, et avec l’approbation du conseil du district de Wanganui qui a fait don du site sur un terrain public, un concours de conception de sculpture sur la culture de la paix a été organisé pour tous les artistes de la région. Le nom du gagnant a été annoncé lors d’une célébration multiculturelle à la galerie.

La conception « Handspan », choisie par 3 juges indépendants, est une grande œuvre d’art, de près de 20 mètres de diamètre, qui s’élève dans un double chemin en spirale à une hauteur d’environ 3 mètres avec des murs de chaque côté, recouvert de quelque 4000 moulages à la main en terre cuite réalisés à partir d’empreintes à la main de membres de la communauté de tous âges (de 3 mois à 106 ans) – chacun étant nommé

.

 

Le 18 septembre 2001, le terrain où la sculpture devait être construite a été béni lors d’une cérémonie spéciale de l’aube.



La construction a été réalisée grâce aux compétences et à la collaboration de personnes de nombreuses parties de la communauté : artistes, ouvriers de la construction, électriciens, plombiers, plâtriers, architectes et ingénieurs ainsi que tous ceux qui ont contribué à la sculpture.



Le 21 septembre 2002, la première Journée internationale de la paix a été consacrée à une culture de paix et de non-violence pour les enfants du monde par le Gouverneur général de la Nouvelle-Zélande lors d’une cérémonie sur la colline historique au cœur de la ville de Wanganui, le Musée régional, la Galerie d’art, la Bibliothèque publique et le Monument commémoratif de guerre.

Un livre de format table basse intitulé « Wanganui Culture of Peace – 2002 » a été publié à titre de souvenir et de document public, décrivant en images et en textes le processus de construction de la sculpture, les pensées qui la sous-tendent et les personnes impliquées. Commandez une copie ici.


 Anthony Brooke est décédé chez lui à Wanganui le 2 mars 2011, à l’âge de 98 ans. Sa mort coïncide avec l’anniversaire de la mort de deux des quatre membres du Mouvement antiterroriste de Sarawak, Rosli Dhoby et Awang Ramli Amit, pendus à la prison centrale de Kuching le 2 mars 1950, tandis que les deux autres, Bujang Suntong et Morshidi Sidek, ont été pendus le 27 mars.

 Encouragé par le soutien d’Anthony Brooke dans l’exploitation de cet héritage unique pour le bien social, le fils d’Anthony, James, et ses deux petits-fils, Jason et Laurence, ont établi le Brooke Trust, pour inspirer, informer et enrichir les communautés par des projets socialement responsables liés à la riche histoire et au patrimoine des Brookes.

 Le Brooke Heritage Trust a déclaré que les cendres de Brooke seraient enterrées, selon son dernier souhait, au cimetière de la famille Brooke, près du fort Marguerita à Sarawak, le 21 septembre 2013. À cette date, lors d’une cérémonie privée en présence de l’épouse de Brooke, Gita, de son petit-fils, Jason Brooke, du haut-commissaire adjoint britannique, Ray Kyles, et du haut-commissaire néo-zélandais, David Pine, les cendres de Brooke ont été enterrées près du fort Marguerita. 

En 1989, je reçois depuis quelques mois les publications de Peace Through Unity et je décide, avec l'accord des fondateurs Gita et Anthony, de créer une version française que je nomme "Pour". J'ai même eu la chance de rencontrer Anthony chez sa fille qui vivait dans ma région. 

"Pour" durera un an, faute de moyens...

La mort d'Anthony est  en lien avec la date de la mort de deux de ses amis de Sarawak, et je me permet d'ajouter que la date de l'inauguration du monument pour la paix,  journée mondiale pour la Paix, en lien avec la date de l'enterrement de ses cendres au Sarawak, est aussi ma date de naissance...

jeudi 19 mai 2016

La déclaration des Responsabilités de l'Être Humain Pour la Paix et le Développement Supportable

En 1989, j'ai été invité à participer à une rencontre internationale à l'Université de la Paix au Costa-Rica. L'objectif de cette rencontre : rédiger une Déclaration des Responsabilités de L'être humain, qui soit le pendant de celle des Droits de l'Homme.

Cette déclaration a été rédigée, comme prévu, et la porte parole du Costa-Rica à l'ONU  l'a proposée lors d'une assemblée générale en vue de son adoption par la collectivité internationale. La Chine a opposé son droit de Véto, pour la simple raison que le Costa Rica, lors de cette rencontre, avait accueilli un homme dangereux pour l'intégrité du territoire chinois : le Dalaï Lama !

N'ayant pas eu le billet d'avion avec l'invitation, ce texte m'a été transmis par l'organisateur, Abelardo Brenes, en Espagnol et en Anglais.
Je l'ai traduit en Français et diffusé  autour de moi, voici 26 ans, et je le publie ici pour qu'il serve de base à une réflexion commune pour la mise en place d'une constitution digne de ce nom.

DÉCLARATION DES RESPONSABILITÉS DE L'ÊTRE HUMAIN POUR LA PAIX ET LE DÉVELOPPEMENT SUPPORTABLE

Chapitre 1
L'Unité du Monde

Article 1 : Tout ce qui existe est une partie d'un univers interdépendant. Tous les êtres vivants dépendent les uns des autres pour leur existence, leur bien-être et leur développement.

Article 2 : Tous les êtres humains appartiennent de façon inséparable à la nature, sur laquelle la culture et la civilisation humaine ont été construites.

Article 3 : La vie sur terre est abondante et diverse. Elle est soutenue par le fonctionnement ininterrompu de systèmes naturels qui assurent l'approvisionnement en énergie, en air, en eau, et en nourriture pour tous les êtres vivants. Chaque manifestation de vie sur terre est unique et nécessaire, le respect et l'attention lui sont donc dus quelque soit son apparente valeur auprès des êtres humains.

Chapitre II
L'Unité de la Famille Humaine

Article 4 : Tout être humain appartient de façon inséparable à la famille humaine et dépend d'un autre pour son existence, son bien être et son développement. Chaque être humain est une manifestation et une expression unique de vie et a sa propre contribution à amener au développement de la vie sur terre, indépendamment des différences de race, de couleur, de sexe, de langage, de religion, de politique ou d'autre opinion d'origine sociale ou nationale, économique ou autre statut. De plus, chacun est le bénéficiaire des droits et libertés fondamentaux et inaliénables.

Article 5: Tous les êtres humains ont les mêmes besoins de base et les mêmes aspirations fondamentales pour leur accomplissement. Tous les individus sont les bénéficiaires du droit au développement, qui cherche à promouvoir la réalisation du plein potentiel de chaque personne.

Chapitre III
Choix et Responsabilités des Êtres Humains

Article 6 : La responsabilité est un aspect inhérent à toute relation dans laquelle les humains sont impliqués. Cette capacité à agir de façon responsable, consciente, indépendante, unique et personnelle est une qualité créatrice, inaliénable de chaque être humain. Il n'y a aucune limite à son étendue ou profondeur, autre que celle que chaque personne établit pour elle-même. Plus elle est acceptée et exercée et plus elle croîtra et se renforcera.

Article 7 : De tous les êtres, les humains ont l'unique capacité de décider consciemment s'ils protègent ou endommagent la qualité et les conditions de la vie sur la terre. Par la réflexion à leur appartenance au monde naturel et à leur position spéciale de participants dans le déroulement des processus naturels, les individus peuvent développer un sens de responsabilité universelle envers le monde comme un tout, basé sur l'altruisme, la compassion et l'amour, pour la protection de la nature, la promotion des plus hauts potentiels d'évolution possibles, et pour la création de ces conditions qui permettent l'aboutissement du plus haut niveau de bien-être spirituel et matériel.

Article 8 : A ce point critique de l'histoire, les choix humains sont décisifs. En dirigeant leurs actions vers des progrès de société, les êtres humains ont souvent perdu de vue leur appartenance à la communauté naturelle et à l'indivisible famille humaine, ainsi qu'à leurs besoins de base pour une vie saine. La consommation excessive, l'abus de l'environnement et les agressions des gens ont transformé le processus naturel en une situation cruciale qui menace la survie de la terre. Réfléchissant à cela, les individus seront capables de discerner leur responsabilité et, sur cette base, de réorienter leur conduite envers la paix et le développement supportable.

Chapitre IV

Réorientation vers la Paix et le Développement Supportable


Article 9 : C 'est en reconnaissant que chaque forme de vie est unique et nécessaire que chaque personne est bénéficiaire du Droit au Développement, en reconnaissant que la Paix et la violence ont leur origine dans la conscience des êtres humains, qu'un sens conscient de responsabilité à agir et à penser d'une manière pacifique sera développée. Par cette conscience pacifique, les individus comprendront la nature des conditions nécessaires pour leur bien-être et leur développement.

Article 10 : Conscients de leur sens des responsabilités envers la famille humaine, l'environnement qu 'ils occupent, et la nécessité de penser et d'agir pacifiquement, les êtres humains s'engageront pour agir d'une manière qui soit conséquente à la fois avec l'observance et le respect des droits inhérents aux individus et avec la consommation des ressources qui est liée à la satisfaction des besoins de base de tous.

Article 11 : En reconnaissant que les membres de la famille humaine sont responsable d'eux-mêmes et de la conservation de la terre pour les générations présentes et à venir, comme protecteurs de la communauté naturelle et promoteurs d'un développement continu, toute personne s'engagera elle-même à agir de manière rationnelle de façon à obtenir une vie supportable et pérenne.

Article 12 : La responsabilité des êtres humains a toujours cours, soit qu'ils fassent partie ou représentent des groupes sociaux, des corporations ou des institutions privées ou publiques. De plus, toutes ces collectivités ont leur responsabilité dans la promotion de la paix et du développement supportable, aussi bien que dans la mise en pratique des objectifs d'éducation qui les concernent. Ces objectifs comportent l'éveil de la conscience à l'interdépendance parmi les êtres humains et entre les êtres humains et la nature, et la responsabilité universelle des individus à résoudre les problèmes actuels par des attitudes et des actions, d'une manière qui soit conforme à la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales.


Puissions nous vivre le privilège de nos Responsabilités !

Pour plus d'informations, écrivez à Abelardo Brenes,
Université de la Paix
P.O ; Box 199-1250, Escazu, Costa-Rica



Note post traduction : La notion de Développement Supportable (sustainable development) a été traduite ailleurs de façon assez tendancieuse par «développement durable », ce qui n'est absolument pas le sens premier. Une chose peut être durable mais insupportable.
Une chose supportable ne l'est que pour un temps donné, et doit faire l'objet de constants réaménagements dans lesquels la conscience agit. J'y ai adjoint le mot : Pérenne.
La chose durable ne contient rien de tel. Une nuisance durable est inacceptable !